C'est chose si petite de pleurer-
L'insignifiance du soleil plombant
Une goutte de pluie pour l'océan
C'est chose infime de crier-
L'éclair qui me frappe au sommet
Et tous ces mots qui m'effraient
C'est chose trop absurde d'envier-
Les palpitations bohèmes du colibri
Ainsi que l'équilibre touchant d'une poésie
Mais c'est chose cruciale d'étouffer-
Les états d'âme futiles qui m'animent
Et les sentiments pourtant légitimes
C'est chose supposément simple d'oublier
Et de se soumettre
À la réalité.
It's such a little thing to weep—
So short a thing to sigh—
And yet—by Trades—the size of these
We men and women die!
Adelle Robillard
Année: 4e secondaire / 10e année
École Joseph-François-Perreault
Québec, QC
« <p> Accorder une si petite importance au sentiment crucial qu'est la tristesse m'a fait penser à l'insignifiance qu'on donne aux sentiments procurés par les aspects touchants de la nature, et qu'on doit refouler pour vivre au rythme de la société.<br /> </p> <hr /> <p> <em>Là où le roman est un énorme coffre au trésor, un poème est un tout petit diamant, et le poème gagnant de ce mois-ci possède la rare qualité d'exprimer, en peu de mots bien choisis, toute une gamme des émotions qui étaient véhiculées dans les textes d'un grand nombre d'autres participantes et participants; ces quelques lignes sont une montagne russe, une série de coups parfois doux, même éthérés, qui sans attendre deviennent frappants, vivement émouvants, sans oublier la chute, la fin du poème qui nous ramène les deux pieds sur terre, et dans laquelle, par-delà l'authenticité indéniable du souffle de la poète qui l'a écrite, chacune et chacun de nous peut se reconnaître; voilà, un poème face auquel on se sent comme si nous aurions pu l'avoir écrit nous-mêmes tellement il nous parle, et pourtant il n'y avait que la poète qui pouvait l'écrire.</em></p> <p> <em>— Carl Bessette, Rédacteur du journal VOIX/VOICES 2022</em></p> »